Le photographe Alban Pernet, auteur du talentueux reportage photo de l'exposition Skate and Cut s’est aimablement prêté à notre interview !

Alban Pernet

Présentation :

Nom : Pernet
Prénom : Alban
Ville : Albiez-le-Jeune
Pays : France
Profession : Photographe indépendant

Mon couteau Opinel préféré : Le N°08, car ça a été mon premier Opinel. Il m’a été offert par mes parents à l’âge de 8 ans… avec son lacet de cuir pour l’avoir autour du cou. Je m’en servais pour jouer les Robinson Crusoé : taille de branches, fabrication de cabanes, d’arcs… Depuis quelques années, je l’ai transmis à l’un de mes fils pour qu’il fasse de même.

Quel est ton parcours professionnel ?

J’ai commencé à pratiquer la photo à l’âge de 15 ans, en prenant des photos de sports que je pratique : le ski, le snowboard et le VTT. J’avais l’envie de réaliser les mêmes images que dans les magazines.

Je fais également du dessin depuis l’âge de 12 ans, mais « ce n’est pas un métier » comme disaient mes parents à l’époque. J’ai donc passé un Bac S, puis j’ai poursuivi mon cursus en Génie Mécanique à l’IUT d’Annecy.

Après un an d’usine, j’ai opté pour une activité en extérieur : monteur de remontées mécaniques en été, puis pisteur l’hiver. A partir de 2005, j’ai démarré en tant que photographe indépendant, tout en continuant le métier de pisteur jusqu’en 2010, lorsque la charge de travail ne me permettait plus de concilier les deux activités.

Depuis 2010, j’alterne entre la photo et le graphisme, ce qui me permet une utilisation complète de la chaîne de création graphique (de la prise de vue photo, impression de plaquettes, en passant par les logos et les sites web). Mais depuis 4 ans, l’activité photo a vraiment pris le dessus, ce qui n’est pas sans me déplaire …

Quels sont tes sujets de prédilection ?

Tout ! J’ai vraiment une démarche éclectique : c’est surtout la passion et les rencontres qui guident mes pas. J’aime découvrir la variété des différents domaines dans lesquels je suis amené à m’immerger. Je travaille sur tous types de sujets : des photos outdoor pour les offices de tourisme, aux savoir-faire industriels ou artisanaux, en passant par la presse, les chantiers ou les sports.

Quelle a été ta démarche par rapport à la sculpture de l’Opinel et plus globalement sur le skate-park de St-Jean-de-Maurienne ?

Pour le skate-park, je suis intervenu bénévolement. C’est une démarche suscitée par ma passion pour le skate et mon amitié avec Jey [N.D.L.R. Jérémy Durand, l’initiateur du chantier], avec l’envie de participer à quelque chose de grand pour nous, mais aussi pour les enfants et les générations à venir.

N’ayant pas le temps d’être bénévole à temps plein sur le chantier, j’ai pensé qu’un reportage photo complet permettrait de mettre en valeur tout le travail accompli par ces volontaires. Le côté collaboratif, l’aspect participatif du chantier, c’est le type de projet qu’il me semble important de valoriser aujourd’hui. Je trouve également que le côté humain et intergénérationnel est intéressant, avec un projet qui part du domaine particulier du skate, pour finir par rallier l’ensemble d’une population de tous milieux. 

De plus, ce skate-park est un lieu hors norme, autant du point de vue skate, qu’artistique. J’ai réalisé mes cadrages de façon à ce que l’on réalise que la sculpture de l’Opinel géant donne du volume à l’ensemble, que l’on ait conscience des proportions face aux éléments, surtout dans ce paysage de vallée alpine.

As-tu été surpris par l’idée d’intégrer un Opinel géant sur le skate-park ? Selon toi, qu’est-ce que cela a apporté ?

L’idée de l’Opinel géant est super ! Saint-Jean-de-Maurienne étant une ville marquée par le couteau Opinel, c’est vraiment bien que la marque ait accepté de participer au projet. Et cela a donné une notoriété non négligeable aux objectifs visés, un rayonnement supplémentaire. Sans cette image de marque, il aurait été difficile d’être suivis dans la réalisation du chantier par les collectivités et entreprises. De plus, l’Opinel fait partie intégrante d’un élément skatable inédit. Cela en fait plus qu’un objet décoratif : c’est un vrai module qui attire l’œil des skateurs, aussi bien que des passants.

Aujourd’hui, il y a beaucoup de monde qui passe au skate-park pour voir cet Opinel : cela permet d’élargir le retentissement du projet et de donner une dimension touristique au lieu. Par ailleurs, il faut savoir que le chantier continue et que l’association Skate and Create est toujours à la recherche de bénévoles et de partenaires pour la suite de cette aventure !

 

Que représente l’Opinel pour toi qui est installé à Albiez ?

Enfant, je passais beaucoup de week-ends et de vacances en famille à Albiez, où mes parents avaient un appartement. J’ai naturellement développé un attachement pour cette région… j’ai en quelque sorte attrapé le virus local ! Lyonnais d’origine, Albiez a réellement été un choix de vie.

Mine de rien, la place Opinel c’est la première chose qui matérialise Albiez en tant que berceau de l’Opinel. En 2010, j’ai notamment travaillé avec la mairie, sur la communication autour de l’aménagement de cette place dans sa globalité. Le but était de faire battre le cœur du village en réalisant un vrai centre, qui propose différents services (garderie, école, office de tourisme, commerces…) et fait ressortir ce côté patrimonial incontournable et méconnu.

Le mot de la fin : Si tu devais définir le couteau Opinel en un mot ?

J’ai même plusieurs mots ! Simple, efficace et durable… dans l’air du temps depuis 100 ans !!! Dans le monde moderne, à l’heure de l’obsolescence programmée, l’Opinel représente la simplicité et la solidité de la tradition.

Le chantier vu du ciel